Une réserve de stockage en eau est un ouvrage destiné à stocker l’eau durant l’hiver en quantité suffisante, pour l’irrigation des cultures en été. Cette retenue est généralement située à proximité d’un cours d’eau, le remplissage se faisant par pompage dans le milieu naturel, pendant les périodes où la ressource est largement excédentaire.
Durant l’été, l’eau stockée est amenée directement vers les pompes d’irrigation existantes. Cette technique contribue ainsi grandement à la restauration des équilibres des milieux aquatiques en période estivale. La dimension d’une réserve dépend des surfaces à irriguer et des volumes d’eau précédemment consommés. D’une profondeur souvent supérieure à 10 m, l’étanchéité de la réserve est assurée par une géomembrane.
Dans le détail, le dispositif est composé d’une réserve de stockage bâchée, d’une station de pompage, d’une canalisation de remplissage, d’une canalisation permettant d’acheminer l’eau jusqu’aux stations d’irrigations dans les champs, ainsi que de pièces annexes (bornes, compteurs…).
Ces projets de création de réserves d’eau sont souvent issus d’une réfléxion collective intégrant tous les usagers de l’eau à l’échelle d’un bassin versant. Pour se faire, les irrigants se regroupent dans des structures collectives pouvant être des coopératives de gestion de l’eau, des ASA (Association Syndicale Autorisée) ou encore un syndicat mixte, tel que cela a été créé en Charente-Maritime (SYRES 17).
Sous la forme d’un Projet de Territoire (cf Instruction du Ministère de l’Ecologie en date du 4 juin 2015) et plus précisément un Contrat Territorial de Gestion Quantitative de l’Eau (CTGQ), un plan d’actions est déterminé entre les irrigants et les services de l’Etat afin d’atteindre les objectifs écologiques tout en respectant les objectifs économiques et sociaux. Le principe de base consiste à réduire les autorisations de volumes prélevés dans les rivières et les nappes par les irrigants au Printemps et en Eté de manière à respecter les objectifs environnementaux de chaque bassin versant, à savoir le maintien d’un débit minimum dans les rivières en période estivale. L’objectif principal est l’atteinte du Volume Prélévable (VP).
Cette réduction n’est possible qu’à condition que l’économie agricole du bassin est préservée voire améliorée. Pour se faire, une partie des volumes supprimés l’été est stockée en période hivernale et automnale au moment où les débits des rivières sont conséquents et permettent le remplissage des ouvrages sans incidence sur les milieux aquatiques.
Pour passer d’une attribution de volume à un instant t au Volume Prélevable (VP), un CTGQ matérialise le plan d’actions à réaliser comprenant une partie du volume réduit à stocker l’hiver et une autre partie à réaliser en matière d’économie d’eau supplémentaire (amélioration du pilotage de l’irrigation, modification des assolements, etc…).
AQUANIDE milite pour expliquer au Grand Public que nous ne pouvons pas parler de manque d’eau ou de Rareté de l’eau en Poitou-Charentes. Le déficit quantitatif observé certaines années peut être compensé par une meilleure gestion de l’eau et notamment par une meilleure répartition dans le temps des prélèvements d’eau réalisés par les irrigants.
"En nous regroupant, nous serons plus forts sur les problématiques de gestion et de stockage de l'eau."